L’Union Burundaise des Journalistes UBJ se joint aujourd’hui aux confrères et consœurs du monde entier et à tous les défenseurs de la liberté de la presse en cette journée de la liberté mondiale de la liberté de la presse.
En célébrant cette journée sous le thème ; « La presse au service de la planète : le journalisme face à la crise environnementale », l’UNESCO a voulu consacré cette 31ème édition de la célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse à l’importance du journalisme et de la liberté d’expression dans le contexte de la crise environnementale mondiale actuelle.
Selon le Président de l’UBJ, « C’est un thème qui interpelle et plus particulièrement au Burundi où des milliers de personnes se retrouvent démunies et obligées de quitter leurs maisons, leurs quartiers, suite aux inondations et glissement de terrains. Cette journée nous rappelle donc notre responsabilité en tant que professionnels des médias pour que de tels bouleversements dans la vie des citoyens soient connus et
surtout pour que ceux qui doivent prendre des décisions agissent en conséquence ».
La célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse nous rappelle aussi la responsabilité des gouvernements à respecter leurs engagements pris en faveur de la liberté de la presse, un domaine dans lequel le gouvernement burundais a encore du chemin à faire si on se réfère à la situation de la presse au Burundi.
Il sied de rappeler ici l’ emprisonnement de 2 femmes journalistes pour des motifs fallacieux qui n’ont d’autres visées que d’empêcher les professionnels des medias à faire leur travail et de faire taire toute voix dissonante.
Pour un commentaire dans un groupe WhatsApp, la journaliste Sandra Muhoza du journal en ligne la Nova a été emprisonnée à la prison centrale de Mpimba à Bujumbura le 18 Avril, accusée d’atteinte à la sécurité de l’état et aversion ethnique.
Elle a rejoint en prison, Floriane Irangabiye qui croupit dans la prison de Bubanza au nord-ouest du Burundi depuis 2 ans déjà. Floriane a été condamnée à 10 ans de servitude pénale pour atteinte à la sécurité intérieure de l’état.
7 autres journalistes et responsables des medias ont été condamnés à perpétuité par la cour suprême le 23 Juin 2020 pour leur supposée participation dans le coup d’état de 2015.
« Ces emprisonnements et condamnations sont un signal fort envoyés à tous les professionnels des medias au Burundi, qui depuis la crise politique de 2015, travaillent la peur au ventre et qui pour leur survie se sont imposé une autocensure, pire que la censure à laquelle le gouvernement les soumet. Ils ont renforcé ce climat
de terreur qui paralyse les professionnels des médias et les empêchent d’accomplir leurs tâches et les limite dans leur liberté d’informer », déplore Alexandre Niyungeko, le Président de l’UBJ.
Si comme disait Albert Camus, « un pays vaut souvent ce que vaut sa presse », la liberté de la presse reste un leurre dans un pays où plus de 170 journalistes se sont exilés pour fuir les exactions du régime CNDD –FDD au moment où d’autres ont été assassinés.
L’union Burundaise des Journalistes saisit cette occasion pour rendre hommage à deux journalistes; Christophe Nkezabahizi , cameraman à la radiotélévision nationale du Burundi assassiné avec toute sa famille le 13 octobre 2015, et Jean Bigirimana, journaliste au groupe de presse Iwacu porté disparu depuis le 22 Juillet 2016.
L’Union Burundaise des Journalistes condamne le déni de justice pour ces deux journalistes et l’indescriptible souffrance à laquelle leurs familles sont soumises en attendant toujours la vérité plus de 8 ans après les faits.
« Nous en appelons plus particulièrement à l’appareil Judiciaire de se ressaisir pour qu’enfin les coupables soient identifiés et punis conforment à la loi. Nous demande encore une fois au gouvernement Burundais de permettre l’exercice de la profession conformément à la constitution et aux engagements internationaux auxquels le Burundi a souscrit », interpelle le Président de l’UBJ